Jouer à se faire peur

Bien des histoires pour la jeunesse jouent avec une multitude d’émotions suscitées par la peur. Bien souvent les adultes craignent que ces livres effraient les enfants. Pourtant ces ouvrages ont été pensés pour ce jeune public afin de les aider à surmonter leurs angoisses et leurs peurs.

👉 Le premier réflexe d’un adulte pour rassurer un enfant est de nier la peur : « ce n’est rien », « il ne faut pas avoir peur ».. Dans ce cas, il finira par taire sa peur mais sans vraiment la surmonter. A contrario, les histoires posent des images et des mots sur ces peurs.

👉 Les histoires permettent d’incarner la peur sur un objet extérieur que l’on maitrise. Un livre, on peut l’interrompre, le refermer, en discuter, le relire plus tard. L’enfant peut donc prendre la distance qu’il souhaite avec sa peur.

👉 C’est aussi pour déplacer l’objet de la peur que les livres pour enfants mettent en scène du merveilleux, des symboles ou des animaux. Cela permet de mettre un filtre pour aborder des thématiques difficiles. On met une distance pour ne pas heurter la sensibilité de l’enfant directement. Les enfants développent des mécanismes de protection qui leur permettent de mettre à distance ce qui les gêne. L’enfant peut donc choisir de se projeter (ou non) dans l’histoire et les sentiments vécus.

En conclusion, un livre est un moyen d’affronter ses peurs de façon sécurisée par rapport à d’autres médias  pour lesquels il n’y a pas de filtres comme les conversations d’adultes, les images de la télévision etc…

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