Sélection de livres inspirants sur la paresse
L’art difficile de ne presque rien faire – D. Grozdanovitch
Vivre à son propre rythme, lire des auteurs oubliés, jouer au tennis sans esprit de compétition, faire la sieste au fond du jardin, contempler un vol de grues, repenser aux rêves de la nuit : autant d’expériences mystérieuses que le bruit assourdissant de la planète rend aujourd’hui presque impossibles. L’art difficile de ne presque rien faire aborde avec un humour délicieux l’une des questions épineuses de l’existence : comment préserver la jouissance de l’instant ? Quelque part entre la sagesse chinoise du tao et le désir d’enfance, avec un scepticisme assumé face aux délires de la consommation ou du sport-spectacle, Denis Grozdanovitch nous invite avec une poésie quotidienne et lumineuse sur des sentiers qui ne mènent nulle part.
L’Art presque perdu de ne rien faire – D.Laferriere
La nonchalance est une affaire de connaisseur. « J’étais devenu un spécialiste mondial de la sieste », révèle Dany Laferrière dès le début de son livre. Cela n’interdit pas de lire et de réfléchir – la sieste y est, au contraire, propice. Elle permet aux pensées de jaillir, s’attachant aux petites et aux grandes choses, aux rêves et aux lectures. Dany Laferrière nous parle d’Obama et de l’Histoire, de ses premières amours nimbées d’un parfum d’ilang-ilang, de Salinger et de Borges, de la guitare hawaïenne, du nomadisme et de la vie, car cet Art presque perdu de ne rien faire est, ni plus ni moins, un art de vivre.
La vie est à nous – H. Klent
Le coup de cœur des Paresseux :
Le retour d’Emilien Long, apôtre de la paresse par tous, est toujours aussi irrésistible. Une politique-fiction détonante, aussi divertissante qu’instructive sur notre monde, et sur notre rapport au temps (libre!).
Une lecture testée et approuvée.
Le chômage créateur – I.Illich
Le chômage créateur
Au sein de nos sociétés industrielles où règne la surmarchandisation, c’est l’autonomie créatrice des valeurs d’usage par chaque individu qui se trouve être menacée. Ivan Illich montre comment à la fois le marché et l’expert professionnel exercent un contrôle social mutilant, en s’arrogeant l’autorité de décider qui a besoin de quoi, en fabriquant artificiellement des besoins. Les individus sont toujours davantage dépossédés tant de leur savoir que de leur autonomie, de leurs libertés et de leur capacité à créer.
Dès lors la reconstruction sociale commence par la naissance du doute chez le citoyen. Ivan Illich appelle de ses vœux une distribution équitable de la liberté de créer des valeurs d’usages. Or ce genre d’équité suppose des limites à l’enrichissement et à l’emploi, c’est-à-dire une société de la sobriété, du partage du temps de travail, des richesses et des ressources.
Ne rien faire – T. Baumgartner
Ne rien faire est une affaire sérieuse. Depuis la nuit des temps, des paresseux restés anonymes, des flemmards méconnus, des ramollos de tous ordres ont façonné, sieste après sieste, de renoncements en procrastinations, une histoire forcément sans traces, oubliée. Ce livre veut leur rendre justice en proposant à tout un chacun de rejoindre leurs rangs : tous ensemble, les mains dans les poches !
À rebours de la frénésie contemporaine, ce livre offre de ne rien faire, mais de le faire le mieux possible. Nourri de ceux et celles qui ont réfléchi à la force du ne-rien-faire (Sénèque, Paul Lafargue, Bertrand Russell, Mona Chollet…), il propose une méthode constituée d’impératifs contradictoires à suivre pour décrocher son label de paresseux, malgré tous les obstacles (« Regardez les nuages », « Contribuez à la création d’une économie du temps perdu », « Ennuyez-vous », « Soyez disponible à la surprise », « Gardez tous vos sens en éveil »,
« Buvez un Russe blanc »…).
Mauvais esprit et grands auteurs : le mélange salutaire de cette pseudo-méthode doucement subversive.
Paresse pour tous – H. Klent
Paresse générale ! Et si on ne travaillait que trois heures par jour ?
Paresse pour tous : un roman espiègle qui offre le portrait d’une France qui se remet en marche, mais pas du tout comme certains voudraient.
Et si on ne travaillait plus que trois heures par jour ?
Telle est la proposition iconoclaste d’Émilien Long, prix Nobel d’économie français, dans son essai Le Droit à la paresse au XXIe siècle. Très vite le débat public s’enflamme autour de cette idée, portée par la renommée de l’auteur et la rigueur de ses analyses. Et si un autre monde était possible ? Débordé par le succès de son livre, poussé par ses amis, Émilien Long se jette à l’eau : il sera le candidat de la paresse à l’élection présidentielle. Entouré d’une équipe improbable, il va mener une campagne ne ressemblant à aucune autre. Avec un but simple : faire changer la société, sortir d’un productivisme morbide pour redécouvrir le bonheur de vivre.
Roman porté par une érudition joyeuse et un regard taquin sur nos choix de vie, Paresse pour tous imagine un pays qui renverse ses priorités et prend le temps d’exister. Après La Grande Panne (Le Tripode, 2016), récit visionnaire d’une France qui se retrouve à l’arrêt, Hadrien Klent offre cette fois- ci le portrait d’une France qui se remet en marche, mais pas vraiment comme certains le voudraient.